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Sud Éducation Franche-Comté

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Lettre type - Campagne de mails au Préfet

Publié par sudeduc sur 2 Octobre 2013, 10:12am


Monsieur le Préfet de Région, Préfet du Doubs,
Monsieur le Secrétaire Général de la Préfecture du Doubs,

Madame la Directrice de Cabinet,
Monsieur le Directeur de la DDCSPP,



A Besançon, les Invisibles d'hier sont aujourd'hui devenus un point de fixation en plein coeur de la ville : adossées à la Grapille de Battant, les tentes des demandeurs d'asile dont la Préfecture refuse de prendre en charge l'hébergement se sont multipliées au fil des jours, en un fragile regroupement improvisé.
Ainsi, la misère dans laquelle sont maintenus ces demandeurs d'asile n'est plus une abstraction : elle s'impose à tous ceux qui descendent ou remontent l'avenue Foch, et que ce fleurissement de tentes laisse perplexes. Mais qui peut bien "camper" là ?

Là vivent des femmes, des hommes et des enfants, exténués par des conditions de vie impossibles, angoissés, malades et même parfois handicapés.
Depuis plusieurs mois, pour certains.

  • Une jeune fille de 16 ans, aveugle, survit sans aucune prise en charge digne de son état : sa famille n'a eu droit jusqu'ici à aucun hébergement, les enfants étant tous âgés de plus de 3 ans.
  • Un enfant épileptique de 4 ans vit également là avec ses parents et ses frère et soeur, exclus de l'hébergement d'urgence sur le même critère d'âge (ils seront hébergés la nuit à Saint-Jacques à partir du 2 octobre, mais toujours à la rue toute la journée) : quand on a plus de 3 ans, vivre à la rue ne met pas en danger, ont décrété les autorités préfectorales, confortées malheureusement par le Tribunal administratif ! Cet enfant n'a pas été admis aux urgences pédiatriques le mardi 24 septembre après-midi, le médecin de service au CHU lui en ayant refusé l'accès, alors que son traitement contre l'épilepsie prenait fin le lendemain.
  • Une mère qui souffre de violents maux de tête a déjà fait plusieurs malaises au campement (dont un le samedi 28 septembre vers 15h) : à l'hôpital, on lui dit que c'est "le stress"...
  • Un jeune homme arrivé depuis plus de 2 mois souffre de douleurs au ventre : admis le temps de quelques examens médicaux aux urgences le samedi 28 septembre, il est de retour sous la tente pour la nuit.
  • La nuit, aucune protection des personnes, des enfants, des femmes n'est assurée : n'importe quoi pourrait leur arriver. La visite intempestive de mauvais plaisants venus uriner sur les tentes et jeter des canettes vides à la tête de leurs occupants laisse les familles dans la crainte dès que la nuit tombe.
  • Pour les dizaines de personnes qui vivent au campement, ni accès à l'eau, ni installations sanitaires : les seules toilettes accessibles sont les toilettes publiques.
  • Le week-end, accessibilité très restreinte aux douches de la Boutique Jeanne Antide.
  • Le week-end, aucune distribution de repas chaud et même de nourriture consistante : la Boutique Jeanne Antide ne donne accès qu'au petit-déjeuner.
  • Le soir, du lundi au dimanche, aucun repas.
  • Aucune prise en charge de la scolarisation des enfants de 6 à 16 ans, alors que c'est une des missions des CADA que de faire scolariser les enfants de demandeurs d'asile (rappelée par la circulaire du 5 avril 2013)
Les demandeurs d'asile à la rue sont ainsi privés de toute réelle assistance pendant près de 3 jours d'affilée.
Lorsqu'enfin, après des procédures devant les tribunaux, l'hébergement d'urgence est ordonné par le juge pour certaines familles (couples sans enfants et célibataires en sont systématiquement exclus), cela ne donne droit qu'à un lit dans l'un des deux abris de nuit (Saint-Jacques et Les Glacis), qu'il faut quitter à 8h pour n'y revenir qu'à 20h.

Comment un Etat de droit, où les droits des demandeurs d'asile sont institués par la loi, peut-il ainsi imposer à des personnes venues demander asile et protection de vivre dans des conditions aussi inhumaines ?

Comment les représentants d'un Etat qui se prétend Patrie des Droits de l'Homme peuvent-ils décider de refuser à des personnes venues demander asile et protection à la France l'accès à un toit, à des installations sanitaires, à des repas, à des soins …, alors que le droit à l'hébergement et aux soins de santé font partie intégrante des droits de tout demandeur d'asile ?

Parce que, citoyennes et citoyens de ce pays, nous n'acceptons pas que les droits humains inaliénables et garantis par la Constitution soient bafoués "au nom du peuple français",
    nous exigeons le respect immédiat et sans conditions du droit d'asile et l'application aux personnes du campement de ces principes : "Le droit d’asile symbolise l’une des valeurs auxquelles notre tradition républicaine est particulièrement attachée. A ce titre, toute personne qui souhaite solliciter la protection de notre pays doit être certaine que sa demande sera examinée dans des conditions conformes aux engagements internationaux, en bénéficiant d’un accueil, d’un hébergement et d’une prise en charge optimaux." (site du Ministère de l'Intérieur, service de l'Immigration, de l'intégration et de l'asile en France).

    nous exigeons qu'un hébergement permanent (et non seulement un "abri de nuit") et une prise en charge sociale, médicale et scolaire soient fournis immédiatement à ces femmes, ces hommes et ces enfants demandeurs d'asile.

 

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